PETITE HISTOIRE N°19
Le 28 septembre 2019
Une semaine entière consacrée à la construction de mon site d’autrice a quelque peu anesthésié mon cerveau.
Mais il me faut maintenant écrire une nouvelle.
J’ouvre mon fichier PETITES HISTOIRES, relis quelques passages, en espérant que l’inspiration arrive.
Rien à faire, ma pensée se détache de l’écran et vole vers la baie vitrée, mes yeux suivent les papillons blancs qui butinent l’énorme bouquet d’asters violets. Les feuilles du cerisier…
Mais qu’est-ce que…
Ce truc qui bouge là-bas, sous la branche la plus basse du cerisier ;
Ça n’a pas l’air très grand. On dirait que…
Aux couleurs de l’automne, je distingue la jupe longue qui recouvre les pieds, ainsi que la cape dont la capuche recouvre la tête.
La petite taille et l’accoutrement me laissent perplexe.
La porte entrouverte ne laisse parvenir que le souffle du vent et les chants d’oiseaux, je ne perçois pas le bruit de l’être qui farfouille sous l’arbre.
Où est le chien ? Il ne faudrait pas qu’il le fasse fuir !
Mais Timon dort dans son panier, Line regarde une série en version originale, captivée, elle n’a rien remarqué, je ne la dérange pas et retourne dans mon bureau.
À travers le feuillage, je discerne toujours la petite silhouette qui s’agite doucement sous les branches.
Je ne sais pas ce qu’elle recherche, mais elle y porte beaucoup de soins et d’attention.
Ma curiosité est piquée.
J’ouvre la porte et me glisse sans bruit sur la terrasse. Je ne peux pas emprunter l’escalier central où je serais trop visible, je ne voudrais pas l’effrayer. Aussi je contourne la maison et descends sur la pelouse par l’escalier de côté, dissimulée par le noisetier.
Lentement, tout doucement, je m’approche, la créature ne m’a pas remarquée, le vent souffle fort, il étouffe le bruit de mes pas et ne rabat pas mon odeur vers le cerisier.
Le petit être se déplace légèrement sur la gauche, penché vers le sol, continuant de grattouiller le sol.
Je ne suis plus très loin, quelques mètres.
Dois-je me rapprocher encore ou bien signaler poliment ma présence ?
Je choisis la seconde option et d’une voix la plus douce possible :
— Bonjour.
Aucune réaction.
Encore quelques pas.
— Bonjour.
Pas de réponse.
Je m’approche, lentement, tout doucement, je suis à cinquante centimètres d’elle. Je m’accroupis, soulève la branche qui la dissimule partiellement et…
Je retrouve le sac de toile que j’avais mis à sécher au soleil et que je recherchais partout depuis quinze jours.
Ce week-end, j’arrête les écrans !