PETITE HISTOIRE N°15
Le 22 juin 2019
Mais où donc va-t-on les ranger tous ces livres ?!
Là est la grande question !
Les étagères en double ligne débordent, les piles menacent de s'écrouler, la table de chevet est pleine, le meuble est complet...
Certes, la liseuse de la taille d’un bouquin de poche et d’un poids de 170 grammes est bien pratique.
Mais rien ne remplace mon plaisir du livre papier, la joie de les retrouver, qui m’attendent dans chaque pièce, le marque-page soigneusement placé, le bonheur d'en dévorer un sans s'arrêter ou au contraire, de s'autoriser une pause dans celui-ci pour continuer celui-là.
Suivant l'humeur, le temps, la température, l'ensoleillement...
Un polar, un classique, un roman, un fantastique… Et pourquoi pas une BD ?
Quelle que soit sa taille, sa forme…
Assise dans un fauteuil avec un repose-pieds, ou allongée dans le lit, avec un gros coussin lune qui cale la tête dans une position idéale et dont les deux croissants accueillent si bien les bras que le livre repose parfaitement dans les mains.
Toujours la position est confortable et l’éclairage agréable, une tasse de thé est bienvenue.
Les mains caressent la couverture, tournent la première page, le papier bruisse délicatement, il y a de la sensualité dans ces gestes, la lecture est une histoire d’amour. Amour des mots qui nous emmènent en voyage, au pays de tous les possibles, où la liberté est totale, celle d’aimer, d’adorer, de détester, de s’envoler, de s’ennuyer, de rire, de pleurer, de lire jusqu’au bout ou bien de refermer.
Mais au bout des lectures, où donc va-t-on les ranger tous ces livres ?
Bon, il faut faire du vide. Il y en a trop. Ce n’est plus possible.
Trions.
Commence le grand déballage, les ouvrages quittent la première étagère, qui en contient au moins une soixantaine, pour rejoindre la grande table. À droite ceux à conserver, à gauche ceux à donner.
Tiens, je ne me souvenais plus que je l’avais celui-ci. Attends, comment s’appelle-t-il déjà ce personnage ? Et le livre s’ouvre, les pages se tournent, dix minutes viennent de s’écouler.
Reprenons.
Celui-là n’est pas top. Oui, mais c’est une copine qui me l’a offert. Pile de droite.
Tiens, celui-ci est en double. Un à droite, un à gauche.
Première étagère, trente-cinq minutes, deux livres dans la pile à donner.
Seconde étagère, quarante minutes, un troisième livre dans la pile à donner.
Il y a vingt-huit étagères à trier. Seulement au rez-de-chaussée.
La maison a trois niveaux.
Je renonce.